Extraits du rapport final :
10 étudiants en 2ème année de l’ENSCMu ont repris l’association Ingénieurs Solidaires & Sans Frontières. Notre envie était de venir en aide aux populations défavorisées, nous avons donc décidé de cibler l’île de Madagascar afin d’y effectuer notre projet humanitaire. Il a été réalisé en partenariat avec deux associations nationales, l’ASAM et l’ANITRASAM.
Tout au long de l’année, toute l’équipe IS2F a participé à la formation de ce projet et de récolter les fonds nécessaires afin de pouvoir le financer.
Néanmoins sur place, seulement deux étudiantes d’IS2F, Coraline RIQUENA et Rachel ROUSTER, sont parties aboutir ce projet. Les actions qui ont été réalisées là-bas auprès de la population d'Ambohimanga Rova, visaient le domaine de la santé. Pour ce faire, les adultes ont reçu un enseignement sur la sensibilisation à l'hygiène mais aussi sur la manière de fabriquer artisanalement leur propre savon. Quant aux enfants, ils ont participé à des jeux ludiques qui touchaient également à l'importance de l'hygiène dans la vie courante.
L’association ASAM, située en Alsace et composée de 28 membres et l’association ANITRASAM, située à Madagascar et composée de 92 membres sont toutes deux des associations humanitaires qui réalisent leurs actions à Madagascar plus précisément sur 22 Fokontany. Ces associations luttent contre la pauvreté de cette population rurale par le biais d’une couverture familiale de santé, une mutuelle, car la sécurité sociale n’existe pas à Madagascar mais aussi d’aider les familles à dépenser le moins et de ne pas s’engager dans des emprunts qui les appauvrissent encore plus. De plus, ces deux associations ont pour projet de construire une bibliothèque.
Liens entre l’ASAM et l’ANITRASAM :
Il est stipulé dans les statuts de l’ASAM, article 1 : “[...] une réplique ASAM Madasgascar est également créée à Antananarivo, Madagascar, pour assurer le suivi de ce tout qui est décidé par l’Association Solidarité Alsace-Madagascar sigle : ASAM”.
Il est stipulé dans les statuts de l’ANITRASAM, article 1 : “le nom de l’ANITRASAM est tiré du nom de l’association ASAM (ANITRA vient de Hanitra = senteurs, ANITRASAM signifie alors "senteurs de l’ASAM")”. C’est alors que l’ANITRASAM est fondamentalement créée sur l’ASAM et il est à savoir que tout projet décidé et élaboré par l’ASAM est suivie par l’ANITRASAM. Cette association ANITRASAM est alors le maître d’oeuvre de toute réalisation de projet en y apportant ainsi son aide dans un parfait esprit de partenariat d’une part et d’une autre part de liberté d’initiative.
Ces deux associations se rendent compte de toute activité et de tout résultat au niveau d’une solide médiation et concertation.
a) Fabrication de savon artisanal
De plus, il faut savoir que dans ces fokontany, le domaine sanitaire et parfois mal connu et souvent l’hygiène mal respectée. Il a alors été pensé par les associations partenaires de construire des blocs sanitaires composés d’un puits avec une pompe manuelle, de toilettes, d’une douche et d’un petit lavoir. Ce bloc sanitaire serait commun pour 3 à 5 foyers. C’est alors qu’IS2F a cherché un protocole pour fabriquer du savon soi-même à partir de produits naturels et qu’il est facile de trouver sur place. Ce savon est donc fait à base de cendres de bois. Il faut savoir que cette cendre est naturellement riche en composés basiques et essentiellement en hydroxyde de potassium, un ingrédient majeur, nécessaire à la fabrication du savon.
b) Sensibilisation à l’hygiène
Suite à la décision de mettre en place des blocs sanitaires, il a été pensé de dispenser une sensibilisation à l’hygiène auprès des adultes mais également auprès des enfants. La construction des blocs sanitaires est une avancée majeure dans l’hygiène des habitants, mais ceux-ci doivent être conscients de ce que ces blocs peuvent leur apporter.
Pour les adultes, une formation sera faite pour montrer l'intérêt de l'hygiène ainsi que du savon ce qui permettra de faire une ouverture sur le protocole de fabrication du savon de manière artisanale. Pour finir, une activité résumant ce qui a été vu est réalisée. Celle-ci consiste à trier en trois piles des images représentant diverses situations, si ces situations leur paraissent bien, incorrect ou aucun des deux cas. Ensuite, pour chaque image les bonnes situations seront soulignées et pour les mauvaises il sera détaillé comment les améliorer. Ceci se fera en interaction avec le groupe.
Pour les enfants, la sensibilisation à l'hygiène sera faite de manière ludique afin de leur montrer l'importance de l'hygiène dans la vie quotidienne. Des activités seront faites sous forme de jeux, tel qu’un jeu de mîmes où les enfants doivent mimer une action, un objet, un personnage ou encore un lieu en relation avec l'hygiène. Par la suite, après avoir découvert l'image, tous les enfants doivent expliquer à quoi ça sert et pourquoi il est utile dans la vie. De même, d'autres jeux leurs seront proposés comme un jeu de l'oie créé par nos soins sur le thème de l'hygiène, mais aussi "1, 2, 3 malade" qui se joue sur le même principe que le jeu "1, 2, 3 soleil".
- Parrainage d’un enfant :
Lors de notre séjour à Ambohimanga Rova, nous avons pu faire la connaissance d’un jeune malgache : Henintsoa. Ce dernier, grâce à Mme Rakotomavo, a pu aller au collège. En effet, ses parents ne pouvaient pas lui payer l’école, il était donc chargé de garder les zébus pour sa famille lorsque Mme Rakotomavo l’a trouvé. Elle l’a alors aidé à entrer au collège, en classe de 6ème. Cependant, après avoir échoué à l’épreuve du brevet, il recherchait une solution pour financer son redoublement en 3ème.
C’est ainsi que l’association IS2F s’est portée volontaire pour financer son année en échange que Henintsoa donne des nouvelles et envoie ses bulletins de notes par le biais de Mme Rakotomavo. Les frais de scolarité s’élevaient à 10 000 Ariary/mois et 25 000 de frais d’inscription soit un total de 115 000 Ariary, environ 34 euros. Cette somme peut paraître dérisoire pour un français ou un européen, cependant pour un malgache ceci représente une part énorme du budget annuel.
Ainsi nous avons pu aller visiter l’école de Henintsoa et payer nous-même ses frais de scolarité pour la rentrée 2017.
- Achat d’une bibliothèque :
En partant à Madagascar, nos valises étaient pleines de fournitures scolaires que nous avons pu distribuer aux participants des formations et aux employés de Holy. Le reste sera distribué par les soins de l’association ANITRASAM. Une part du budget était prévu afin d’acheter sur place des fournitures supplémentaires. Cependant, nous avons pu voir que le vol et la convoitise étaient très présents dans la vie malgache. Même confiées aux écoles, nous ne pouvions être sures que les fournitures ne soient pas volées et/ou vendues.
Nous avons donc décidé de revoir l’utilité de ce fond, une partie a été utilisée afin de financer la scolarité de Henintsoa tandis que le reste a été utilisé dans le financement d’une bibliothèque en bois qui sera utilisée par l’association ANITRASAM.
Un des projets de l’association ANITRASAM est la construction d’un centre socio-culturel où se déroulera des formations sur l’hygiène (grâce à notre intervention), des cours de broderie, comme la peinture à l'aiguille et la dentellerie aux fuseaux sur coussin, de couture. Une salle sera également consacrée à l’éducation avec des cours de français et d’anglais, il y avait également pour projet d’y installer une bibliothèque où les personnes pourront venir consulter des ouvrages de culture générale ou éducatifs sur les mathématiques, l’apprentissage du français etc…
Deux malgaches ayant suivi nos formations les ont particulièrement appréciées. Elles ont alors décidé de monter un groupe nommé le « Groupe Vanille », ce groupe aura pour but d’utiliser les supports laissés par l’association pour dispenser en cascade la formation qu’elles ont reçu et ainsi en faire profiter un plus grand nombre.